Décryptage : Quel pourcentage du produit brut des jeux* (PBJ)est généré par les casinos en france ? Quelles ont été les principales réformes législatives concernant les casinos en France ? A l’aube de la régulation des casinos en ligne comment la france se positionne ?
En France, 13,5 M d’€ ont été générés par les jeux d’hasard et d’argent (JHA), les casinos pésent pour 20% de ce PBJ total. Ils représentent 2,69 Milliards d’€, pour 8% de progression par rapport à 2022. La situation est revenue à la normale par rapport aux années post-covid. Le nombre d’entrées dans les casinos français s’est élevée à 31 millions d’entrées sur l’année 2023 avec une dépense moyenne de 86,9 €.
PBJ* : Le Produit Brut des Jeux (PBJ), représente le montant des mises sur lequel ensuite sont déduits les rétributions versées par l’opérateur aux joueurs. C’est donc la part des mises empochées par les sociétés de jeu.
1 - Etat des lieux des casinos en France
En 2024, on compte en France 204 casinos dont 197 en métropole et 7 Outre-mer. Les casinos sur le territoire français representent environ 38% de l’offre en Europe. La france est bel et bien, le leader sur le nombre d’établissement suivi par le Royaume-Uni (140), l’Allemagne (70), l’Espagne (60).
En France, l’introduction du casino remonte à une décision de Napoléon en 1804, qui a institué un établissement officiel de jeux pour lutter contre la clandestinité des jeux d’argent. Cette mesure a été renforcée en 1906 par une loi limitant l’ouverture des casinos aux seules villes thermales ou balnéaires, ce qui explique leur forte concentration dans les stations d’eaux en France.
Source image provenant du Site « les Echos »
Le secteur est dominé par deux groupes Partouche & Barrière qui réalisent à eux deux plus de la moitié de PBJ du secteur. Le paysage concurrentiel, est composé de divers groupes tels que JOA et d’autres casinos de taille intermédiaire tels que Tranchant, Viking Casinos ou encore COGIT.
Voici, une liste non-exhaustive des groupes possédant des casinos sur le territoire français :
- Le groupe Partouche 38 casinos.
- Le groupe Barrière 32 casinos.
- Le groupe JOA 39 casinos.
- Le groupe Tranchant 17 casinos.
- Le groupe Vikings : 11 casinos.
- Le groupe COGIT 9casinos.
- Le groupe Averian : 9 casinos
2 - Chronologie des Réformes Législatives des Casinos en France
La législation des casinos en France a évolué au fil du temps, reflétant les changements dans les attitudes sociales, économiques et politiques à l’égard du jeu. Voici un aperçu des principales évolutions législatives concernant les casinos en France :
- 1806 : Bonaparte autorise les premiers casinos dans certaines villes thermales et balnéaire sous des conditions strictes.
- 1907 : Légalisation des casinos dans les stations balnéaires, thermales. Les casinos sont autorisés uniquement dans ces lieux touristiques sous une réglementation stricte.
- 1931 : Autorisation pour les stations thermales situées à moins de 100 km de Paris à détenir un casino. Cela permet l’ouverture du Casino d’Enghein-les-bains, situé à une vingtaine de Km de la capitale.
- 1987 : l’introduction des machines à sous dans les casinos est une véritable révolution. Le fonctionnement de ces établissements a été bouleversé, ainsi a-t-on vu la fréquentation des salles de machine à sous augmenter au détriment des jeux traditionnels.
- 1988 : La loi devient plus flexible. La loi dite amendement Chaban, autorise les casinos dans les pôles touristiques de plus de 500 000 habitants. Des établissements ouvrent alors à Bordeaux, Toulouse, Lille ou encore Lyon
- 2007: Introduction du poker, les autorités publiques françaises ont publié un texte permettant aux casinos de proposer des tournois et des tables cash-game de Texas Hold’em. Le groupe Partouche avait par le passé accueilli une étape de l’European Poker Tour (ETP). Jusqu’à l’été 2006, le poker ne pouvait être légalement pratiqué que dans les cercles de jeux en France.
- 2023 : Possibilité d’installation de casinos dans des villes historiquement hippiques ou frontalières. Un projet de loi qui vise à réduire les inégalités territoriales ainsi sont concernés les villes comme Saumur, Saint-Lô, Lamballe, la Roche-sur-Yon, Pompadour, Villeneuve-sur-Lot, Aurillac, Pau-Gelos ou encore Uzès.
3 - Les déboires des casinotiers dans le poker online.
L’ouverture du marché français du poker en ligne, a suscité beaucoup d’intérêt de la part des investisseurs. En 2011, 22 licences poker ont été délivrés tandis qu’en 2023, 8 opérateurs ont obtenu une licence. Plusieurs casinotiers ont fait le pari d’ouvrir une branche poker online pour fidéliser et attirer de nouveaux clients. Les tentatives se sont soldées par des échecs malheuresement tels que Partouche avec l’offre Partouche Interactive ou encore Barrière avec la plateforme barrièrepoker.fr
En juin 2013, le groupe Partouche a été contraint de fermer sa branche Partouche Interactive pour stopper les pertes financières importantes qu’elle engendrait. Cette décision résulte de plusieurs facteurs, notamment les contraintes fiscales et réglementaires, ainsi que la volonté de se concentrer sur ses activités principales et de se distancer du poker, tant en ligne qu’en live.
En octobre 2013, la fermeture de BarrierePoker.fr confirme les difficultés d’adaptation auxquelles sont confrontés les leaders du marché des casinos physiques. Malgré des investissements financiers considérables, le groupe Barrière constate les effets négatifs de la diminution de son nombre de joueurs et de l’absence de rentabilité de son offre.
4 - Vers une régulation des casino en ligne
Après plus de dix ans de régulation des paris sportifs, des paris hippiques et du poker en ligne, la France envisage désormais de réguler les casinos en ligne, une évolution majeure prévue pour 2025.
Ce marché, jusqu’à présent illégal, compte environ 510 sites accessibles en France, générant un PBJ estimé entre 748 millions et 1,5 milliard d’euros, soit entre 5 et 11 % du marché global des jeux d’argent. Selon une étude de l’ANJ en 2023, 79 % de ce PBJ proviendrait de joueurs ayant des pratiques à risque, avec environ 3 millions de personnes consommant cette offre illégale chaque mois.
Initialement opposés à la légalisation, les groupes de casinos français ont révisé leur position après la pandémie de Covid-19, reconnaissant que l’ouverture du marché en ligne pourrait leur offrir une nouvelle opportunité de croissance et attirer un public plus jeune.
Pour conclure !
À l’avenir, le paysage des casinos en France pourrait connaître d’importants bouleversements. L’expansion continue des établissements de jeux, couplée à une éventuelle régulation des casinos en ligne, pourraient accroitre significativement les revenues associés au JHA . Ces évolutions pourraient non seulement revitaliser l’industrie, mais aussi attirer une clientèle plus jeune. Enfin, on peut soumettre des inquiétudes sérieuses sur les risques publiques associés à la légalisation des casinos en ligne notamment auprès des jeunes. Les régles relatives à prévenir l’addiction telles que l’auto-exclusion volontaire,la vérification de l’identité des joueurs, la fixation de limites de dépôt pourrait avoir un impact très limité.
Affaire à suivre.